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Cette fois, ça y est, l'hiver est là! Le froid, dont l'arrivée est attendue ce week-end, s'étendra lundi à la majeure partie du pays avec -3°C dans le val de Loire, -5°C en Champagne-Ardenne, -6°C en Auvergne, -7°C en Franche-Comté et jusqu'à -11°C dans les Alpes.

Du coup, la question est sur toutes les lèvres: que vont devenir les plantes qui ont cru pouvoir fêter le printemps à Noël en bourgeonnant et en fleurissant à qui mieux mieux? Commençons d'abord par voir le verre à moitié plein. Non seulement cet épisode de froid, normal pour la saison (rien à voir avec le gel glacial de janvier 1985), ne devrait durer qu'une semaine, mais il aurait pu survenir plus tard, en février ou en mars, à un moment où la végétation aurait été beaucoup plus vulnérable.

Les fleurs de forsythias, écloses avec près de deux mois d'avance, risquent de ne pas survivre au gel. Crédits photo : 82166222/M. Schuppich - Fotolia

Ensuite, certaines plantes supportent bien le gel. Les bulbes de printemps (tulipe, narcisse, jacinthe…) en ont même besoin pour fleurir! Ce processus dit de vernalisation (du latin vernalis qui signifie «printanier») concerne également les bisannuelles comme les giroflées, les digitales ou les campanules. «Pour les bulbes plantés tardivement, le froid arrivera même au bon moment, souligne Michel Grésille, expert à la Société nationale d'horticulture de France (SNHF). Quant à ceux dont les feuilles sont sorties de terre, le froid ralentira leur croissance, ce qui est aussi bien.»

La vie des arbustes à floraison printanière, comme les forsythias ou les cognassiers du Japon, n'est pas non plus menacée. En revanche, leurs fleurs écloses avec un à deux mois d'avance selon les régions risquent d'être irrémédiablement grillées. Résultat: il faudra attendre non pas ce printemps mais... le suivant pour les voir fleurir à nouveau.

Côté arbres fruitiers, les variétés précoces de pêcher ou d'abricotier, dont les bourgeons sont à deux doigts d'éclore, pourraient subir le même sort. «La récolte risque d'être compromise, à moins de mettre des chaufferettes. Mais à quoi bon s'il n'y a pas d'abeilles pour polliniser les fleurs?», interroge Noëlle Dorion, physiologiste et membre de la SNHF. Pour le reste du verger, ces températures négatives sont, au contraire, bénéfiques: «Les arbres du verger, notammement les pommiers et les poiriers, ont besoin d'être exposés au froid pour fleurir correctement et fructifier: il était temps que la douceur s'arrête!», se félicite Denis Retournard, ancien responsable du verger du jardin du Luxembourg à Paris et membre de la SNHF.

Fleurs de pêcher: à quoi bon les protéger s'il n'y a pas d'abeilles pour les butiner? Crédit photo: Anita Ritenour.

Les jardiniers ne sauraient pour autant rester les bras croisés. Les plantes frileuses comme les agapanthes ou les dahlias et les cannas restés en terre, doivent être protégés au pied par un paillage suffisamment épais ou un monticule de tourbe. Même chose avec les rosiers, en particulier dans les régions où le thermomètre va descendre sous les -5°C.

Sur les balcons, les potées de géraniums et de fuchsias, mais aussi les agrumes et les lauriers-rosesdevront être entreposés dans une pièce éclairée et non chauffée (garage, appentis), le temps que les températures remontent. Sinon, protégez les parties aériennes en les enveloppant dans un voile d'hivernage et recouvrez leur pot avec du plastique à bulles ou du carton cannelé afin de mettre les racines à l'abri du gel. Placez les également contre le mur de votre habitation ou près d'une porte-fenêtre pour qu'ils profitent des déperditions thermiques. Dans tous les cas, retirez les soucoupes. En hiver, l'excès d'humidité fait d'avantage de dégâts que le gel.

article le figaro

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